Quelle responsabilité pour Electrabel dans le risque de pénurie d’électricité ?

Ce weekend, le CEO d’Electrabel, Philippe Van Troeye, a répondu aux médias sur le rôle et les responsabilités de notre entreprise face au risque de pénurie d’électricité et à la gestion de notre parc nucléaire. Retour sur sa vision de la situation, en 3 questions.
11/10/2018

En tant que CEO d’Electrabel, que pensez-vous de la situation dans laquelle nous nous trouvons ?

Ça ne me fait pas plaisir quand une partie de notre parc nucléaire est hors service et je comprends l’inconfort de chacun. Mais je travaille à trouver des solutions. C’est là que je mets mon énergie pour sortir de cette situation critique. Ensemble avec nos équipes, qui travaillent ces derniers mois sur des projets importants dans nos unités nucléaires et des projets dans les énergies renouvelables.

 

Selon vous, quel est le rôle d’Electrabel ?

Electrabel est un acteur industriel important avec 44% des capacités de production du pays. Nous produisons 57% de l’électricité du pays. Nous sommes donc un acteur important mais certainement pas un « monopole » comme je l’entends parfois. Nous avons un parc de production local diversifié. On parle beaucoup de nos centrales nucléaires mais nous sommes aussi le premier producteur vert du pays. Notre responsabilité, c’est de faire en sorte que nous puissions à tout moment servir nos 2 millions de clients et donc équilibrer notre portefeuille. Chaque fournisseur fait la même chose. Et Elia qui est le gestionnaire du réseau s’assure de son côté qu’avec les moyens de production locaux et avec les capacités d’importation, l’équilibre du système est assuré. Chacun a un rôle pour que le système fonctionne.

En dehors de l’arrêt momentané d’une partie de vos centrales nucléaires, une crise plus profonde touche le secteur de la production d’électricité. Quelles sont selon vous les leçons à retenir de la situation actuelle ? Quelle est votre vision?

On va vers une utilisation de plus en plus importante des énergies renouvelables, ce qui est un bon choix pour la planète. Je suis personnellement très engagé dans cette voie. Mais il faut gérer les problèmes qui se posent en hiver.S’il y a une chose à retenir de cette crise, c’est qu’il va falloir investir dans des centrales thermiques en Belgique et en Europe, et que les choix doivent être coordonnés au niveau européen. Electrabel produit de l’électricité dans ce pays depuis plus de 100 ans. Avec des technologies qui ont évolué en permanence. Je suis certain que nous serons encore là dans 100 ans mais avec des technologies qui seront là aussi très différentes et qui dépendront des choix politiques que veut le pays. Il n’est pas trop tard. On peut encore faire de ce pays un vrai leader de l’efficacité énergétique. J’y crois.