Tout savoir sur le « tarif » prosumer en Wallonie à charge des propriétaires de panneaux solaires

Le tarif prosumer s’applique pour les propriétaires de panneaux solaires certifiés avant le 1er janvier 2024 et qui ont un compteur analogique. C’est valable jusque fin 2030, sauf si vous décidez d’installer un compteur digital entre temps… Financé par le gouvernement wallon jusque fin 2023, il est désormais 100 % à votre charge. On vous explique en détail.
Paul D.
13/10/2023 |

Le tarif prosumer, en résumé :

  1. Le tarif prosumer est entré en vigueur le 1er octobre 2020 ; facturé par votre fournisseur d’électricité il est ensuite reversé à votre gestionnaire de réseau : ORES, AIEG, AIESH, RESA et Réseau d’énergies de Wavre. 

  1. Il était financé à 100 % par le gouvernement wallon en 2020 et 2021 ; 

  1. L’aide wallonne ne compensait plus que 54,27 % du tarif prosumer en 2022 et 2023 ; 

  1. Depuis 2024, il n’y a plus aucune aide et le tarif prosumer est 100 % à charge du propriétaire de panneaux solaires.

Qu’est-ce que le tarif prosumer ?

Le tarif prosumer est une redevance annuelle forfaitaire, pas une taxe. Celui-ci est payé par les propriétaires de panneaux solaires au titre de participation financièrement à l’utilisation réelle du réseau électrique. Étant donné que vous utilisez le réseau dans les deux sens, à la fois pour prélever et injecter de l’électricité, vous payez une participation aux frais de réseau appelée « tarif prosumer ». Il s’agit donc d’un forfait visant à compenser votre utilisation du réseau. Ce montant est calculé en fonction de la puissance électrique de votre installation photovoltaïque, exprimée en kWe.

Qu’entend-on par « prosumers » ? Ce sont toutes les personnes qui sont à la fois producteurs et consommateurs d’électricité, c’est-à-dire les propriétaires de panneaux solaires, mais aussi d’éolienne domestique, d’installation hydraulique et de cogénération.

Comment est calculé le tarif prosumer ?

Ce sont les gestionnaires de réseau (GRD) qui calculent et appliquent les tarifs. Pas les fournisseurs d’électricité. Ces derniers les facturent aux consommateurs, mais les reversent aux GRD. 

Selon votre gestionnaire de réseau (GRD), le tarif prosumer sera différent. Il faudra compter entre 229 et 345 euros par an pour une installation de 3,5 kWe. 

Le tarif prosumer est calculé en fonction de la puissance maximale que votre installation peut injecter sur le réseau. Dans ce cas, on l’appelle « tarif capacitaire » (différent du tarif capacitaire en Flandre). Chaque GRD applique son propre tarif capacitaire. 

La CWaPE a publié le tableau suivant : 

Après 2023, on passe à la période régulatoire suivante. Les GRD doivent soumettre leurs nouveaux tarifs à la CWaPE, qui doit les valider ou pas.

Que se passe-t-il si je décide d’installer un compteur digital ou double flux (bidirectionnel) ?

Si vous êtes propriétaires de panneaux solaires certifiés avant le 1er janvier 2024 et que vous décidez de changer votre compteur vers un compteur digital, voici ce qui change :

Ce compteur mesure, de façon distincte, l’injection et le prélèvement de votre électricité. Le GRD sait donc précisément l’utilisation que vous avez faite de réseau. Plus besoin donc de payer un forfait. Avec un compteur bidirectionnel, vous pouvez donc opter pour le « tarif proportionnel » et éviter de payer le tarif prosumer. En effet, vous ne payez le tarif réseau que pour l’électricité réellement prélevée sur le réseau. Plus vous consommez votre électricité solaire, moins vous prélevez du réseau et donc moins vous payez.

De plus, si le montant dépasse le tarif capacitaire expliqué ci-dessus, c’est le tarif capacitaire qui est appliqué. C’est donc toujours le tarif le plus avantageux qui vous est appliqué.

Et pour les nouvelles installations certifiées après le 1er janvier 2024 ? Arrivée du système avec tarif d’injection.

Le système avec tarif d’injection s’applique pour toutes nouvelles installations de panneaux solaires dès le 01/01/24. Dans ce système, vous êtes d’un côté facturé pour l’électricité que vous prélevez du réseau et de l’autre côté rémunéré pour le volume d’électricité que vous produisez avec vos panneaux solaires et injectez sur le réseau.

Cela signifie que si vos panneaux solaires ont été installés après le 01/01/24, vous ne payez pas de tarif prosumer et bénéficiez automatiquement d’un compteur digital.

En d’autres mots : 

  • Vous payez votre consommation d’électricité prélevée sur le réseau au tarif de votre contrat ; c’est le tarif de prélèvement.  

  • Par ailleurs, vous recevez un certain montant d’euros pour chaque kWh d’électricité injectée sur le réseau ; c’est le tarif d’injection. Celui-ci permet donc de valoriser la part de votre énergie solaire non consommée.  

Concrètement ? 

  • Si votre installation est certifiée avant le 31 décembre 2023, alors vous pouvez rester dans le système avec compteur qui tourne à l’envers jusqu’en 2030 ; avec un compteur analogique, vous restez aussi soumis au tarif prosumer, qui n’est plus compensé par la Région. Avec un compteur digital, vous restez soumis au tarif capacitaire.  

  • Si vous avez une nouvelle installation, certifiée après le 1er janvier 2024, alors vous basculez sur le système avec tarif d’injection ; exit donc le tarif prosumer ; 

Vous n’avez pas encore de panneaux solaires ? Vous hésitez à en placer ? Installer des panneaux solaires vaut toujours le coup.