Micro-cogénération : se chauffer et produire son électricité

Se chauffer tout en produisant sa propre électricité ? C’est ce que permettent les chaudières à micro-cogénération. Découvrez les spécificités de ces chaudières nouvelle génération.
Paul
Paul D.
12/02/2018 |
Se chauffer et produire son électricité grâce à la micro-cogénération

En règle générale, on produit de la chaleur avec sa chaudière et on achète de l’électricité à un fournisseur d’électricité. D’où la question pertinente : mais pourquoi ne produirait-on pas soi-même et

simultanément ces deux types d’énergies ?

C’est précisément ce qu’offre la technique de cogénération. Longtemps réservée aux grands bâtiments (hôpitaux, industries…), elle s’adresse aujourd’hui aux particuliers.

La micro-cogénération, comment ça marche ?

Concrètement, une unité de micro-cogénération fonctionne comme une chaudière traditionnelle si ce n’est qu’en plus de la chaleur, elle produit de l’électricité et de l’eau chaude à partir d’un seul combustible (le plus souvent du gaz naturel).

Il existe 3 technologies différentes qui permettent de faire de la micro-cogénération :

> les appareils à moteur Stirling

(moteur à combustion externe).
Celui-ci tourne grâce à la chaleur générée par la combustion de gaz naturel ou de mazout. Il actionne alors un générateur qui produit l’électricité dont la surproduction peut-être injectée sur le réseau (voir plus loin) ou stockée dans une batterie domestique. Cette technologie est la solution la plus appropriée dans le cadre d’une utilisation domestique, mais est encore en développement

> les appareils à moteur à combustion interne.

Cette technologie est basée sur le même système que les moteurs à explosion des voitures à essence. On récupère la chaleur pour chauffer et l’énergie mécanique pour produire de l’électricité via un alternateur. On utilise ce système essentiellement dans les immeubles. C’est actuellement le type de micro-cogénération le plus fiable vendu en Belgique.

> les piles à combustible.

Dans une étape préalable, elles ‘fabriquent’ de l’hydrogène à partir du gaz naturel. Ensuite, quand cet hydrogène entre en contact avec l’oxygène, il se produit une réaction électrochimique qui génère de l’électricité et de la chaleur. Un processus très écologique qui permet de réduire jusqu’à 50% les émissions de CO2 que les systèmes conventionnels.

Les avantages économiques et écologiques de la micro-cogénération

Ce type de chaudière permet de produire entre 60 à 80 % des besoins en électricité d’un ménage standard. Et si on n’utilise pas toute la production, le surplus sera injecté dans le réseau en faisant «tourner le compteur à l’envers», en Flandre et en Wallonie. Le système du compteur qui tourne à l’envers a disparu en 2018 à Bruxelles et à partir du 1er septembre 2019, la rémunération obtenue pour l’électricité injectée sur le réseau ne sera plus identique au prix de l’électricité prélevée. Le montant exact de la rémunération par kilowatt-heure n’est pas encore connu.

Mieux vaut analyser ses besoins de chauffage

Mais attention, une unité de micro-cogénération reste chère à l’achat : comptez, selon la technologie, entre 7000 et 20 000€. Si certaines primes (en Wallonie, à Bruxelles mais pas en Flandre) atténuent ce coût, une étude préalable de rentabilité est impérative.

Pour tirer le meilleur parti d’une unité de cogénération, il faut en effet un besoin minimum de chaleur. On l’estime en moyenne entre 10 000 et 15 000 kWh par an pour assurer la rentabilité. La micro-cogénération, pour cette raison, n’est donc pas appropriée dans le cas de maisons passives ou très bien isolées.

Quant au retour sur investissement, il peut même être assez rapide compte tenu de l’efficacité énergétique du système et de l’électricité qu’il produit. Comptez environ 5 ans.

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