« Au quotidien et dans mon job, je m’engage pour un avenir plus durable »

Elisabeth Celenza fait partie de la team Renewable chez ENGIE. Sa mission ? Gérer les chantiers de construction d’éoliennes en Belgique. Un job hors du commun pour un avenir neutre en carbone…
Suzanne M.
15/05/2023 |

« Contribuer à la transition énergétique  ! » C’est l’une des raisons qui ont poussé Elisabeth Celenza à s’engager chez ENGIE, au sein de l’équipe qui gère les projets éoliens en Belgique. Dans l’éolien, l’ingénieure industrielle en construction, originaire du Hainaut, a trouvé une fonction extrêmement variée. En phase avec son profil, son métier cadre aussi parfaitement avec sa volonté d’agir pour la planète, grâce aux énergies renouvelables !

Et pour cause, atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 représente un véritable défi collectif, auquel 72% des Belges sont d’ailleurs prêts à participer . En construisant des parcs éoliens terrestres « au quotidien », Elisabeth est aux avant-postes pour bâtir cet avenir plus vert et plus durable. Le vent en poupe, elle lève le voile sur un job à la fois passionnant, motivant et plein de

Vous travaillez chez ENGIE depuis décembre 2020. En quoi consiste concrètement votre job ?

Elisabeth : « Je fais partie de l’équipe “REAL”, qui gère les projets éoliens en Belgique. Dans la pratique, mes collègues et moi gérons les chantiers de construction des parcs éoliens. Il existe deux types de projets : l’installation de nouvelles éoliennes (en greenfield ou en site industriels) ou le renouvellement des éoliennes (les repowering). Mon job est extrêmement varié et multitâches, car on s’occupe à la fois des aspects techniques — faisant appel aux compétences en génie civil, en électricité, etc. —, ainsi que des dimensions “qualité” ou “sécurité” de chaque projet. Sans oublier, les volets financiers et administratifs, avec de gros budgets à respecter, des délais à tenir, et donc pas mal de responsabilités. »

« Grâce au vent, nous voulons fournir plus de 330.000 ménages en électricité éolienne »

Un rôle que vous exercez en équipe…

« C’est exact. Nous sommes trois Project managers, sous la supervision de Tim, notre Construction manager. Mais au-delà de notre team, un project manager n’est jamais seul : je travaille en collaboration avec des experts techniques (TEX), nos conseillers en préventions (HSE), les collègues du support (pour l’administratif) et du développement, ainsi que les Sites Supervisors qui sont externes. De plus, nous jouons un vrai rôle de lien entre les parties prenantes. Cela va des contractants, tels que les entrepreneurs pour le génie civil et la fondation, au turbinier, en passant par le gestionnaire de réseau ou l’électricien. Mais nous faisons aussi la liaison entre ENGIE et les propriétaires terriens (exploitants agricoles, industriels, etc.). En résumé ? Nous “jonglons” avec un grand nombre d’informations et connectons toutes ces personnes, afin que le chantier avance et reste sur les rails ! »

Cela fait plus de deux ans que vous êtes chez ENGIE. Pourquoi ce job vous a-t-il attiré ?

« D’abord, l’envie de travailler dans les énergies renouvelables. C’est hyper intéressant, mais aussi dans l’air du temps, puisque l’éolien permet de contribuer concrètement à la transition énergétique. L’autre raison est davantage liée à ma formation d’ingénieure en construction. Je retrouve une dimension génie civil au sein d’une fonction très variée et qui offre de nombreux défis à relever. Bref, on n’a pas le temps de s’ennuyer… »

« Avec plus de 210 éoliennes terrestres, nous produisons une électricité 100% verte et locale »

Sur quels projets travaillez-vous ?

« Il y a le parc éolien de Hoogstraten-Meer, où une nouvelle éolienne a été construite et est maintenant en exploitation. Pareil pour celui de Temse, au nord de l’autoroute E17, où deux turbines ont été montées pour alimenter 5.830 familles. À Dhuy, sur la commune d’Éghezée, quatre éoliennes sont venues se “poser” le long de la E411 pour alimenter 9.500 ménages avec de l'énergie verte et locale. Parmi les autres projets récents dont j’étais en charge, il y avait aussi le repowering de deux éoliennes à Wondelgem. Actuellement, je travaille sur le projet de Perwez : il s’agit d’un repowering, en partenariat avec un autre fournisseur d’énergie. En parallèle, je travaille également sur deux nouveaux projets, qui devraient démarrer d’ici la fin de l’année. »

On parle parfois de « repowering » d’un parc éolien, que signifie ce terme technique ?

« Cela consiste à démanteler des turbines pour en reconstruire de nouvelles plus performantes technologiquement. C’est le cas du chantier de Wondelgem, où les “vieilles” turbines, qui produisaient ensemble un total de 4 MW, ont été remplacées par des éoliennes plus puissantes, capables d’atteindre 8,2 MW (qui tourne désormais) ; à Perwez, nous passons de 1,5 à 4,2 MW par turbine. Que faisons-nous des anciennes machines ? Nous sommes très attentifs à cela : les fondations sont complètement démolies et les éoliennes sont intégralement démontées. Comme elles sont encore souvent en bon état, elles sont remontées (y compris les pales) dans un autre pays ou revendues pour les pièces. »

Du vent aux prises électriques de nos maisons, comment fonctionne la production d’énergie éolienne ?

« La nacelle est le cœur de l’éolienne: une “salle des machines” qui s’oriente automatiquement dans la direction du vent. Ensuite, il faut évidemment un minimum de vent pour entraîner les pales (entre 56,5 et 64,5 mètres, en fonction du modèle) et mettre en marche le rotor. Une vitesse de 10 km/h peut suffire, mais les éoliennes atteignent leur pleine puissance à 40 km/h. A contrario, au-dessus de 90 km/h, nous devons les mettre à l’arrêt pour des raisons de sécurité. Revenons au rotor, celui-ci fait tourner un axe dans la nacelle, qui est relié à un alternateur. Celui-ci produit un courant électrique alternatif. Au pied du mât, le transformateur entre en action pour élever la tension du courant et permettre ainsi le transport dans les lignes à moyenne tension du réseau… De l’électricité verte et locale qui sort ensuite des prises de nos maisons ! »

« En 2030, nous voulons atteindre plus de 2 milliards de kilowattheures d’énergie éolienne terrestre par an ! »

Onshore, offshore, que représente l’éolien d’ENGIE à l’échelle de la Belgique ?

« ENGIE est un grand producteur d’électricité verte du pays . Dans mon domaine, l’éolien terrestre (ou onshore, NDLR), nous disposons de 475 MW en exploitation, soit 66 parcs et 190 turbines , et 70 MW supplémentaires vont venir s’ajouter, puisque d’autres parcs sont en construction ou au stade de projet autorisé, grâce à nos bonnes relations avec les parties prenantes (communes, collectivités locales, industrie) et à nos partenariats. Cela concerne aussi différents projets de repowering pour installer des machines plus récentes. En ce qui concerne l’offshore (en mer, ndlr), ENGIE a inauguré (fin 2020) l’exploitation du parc Seamade, doté de 58 turbines (pour 487 MW). Cela couvre la consommation annuelle de 500.000 familles et évite l’émission de 700.000 tonnes de CO2 par an ! »

Quelles sont les ambitions d’ENGIE en la matière ?

« L’horizon, c’est 2030 ! Avec l’objectif de fournir plus de 2 milliards de kilowattheures, grâce à 350 éoliennes terrestres. Soit l’équivalent de la consommation annuelle de 570 000 ménages. Cela représente une réduction d’émissions de CO2 de 900 000 tonnes. Nous voulons atteindre le Net Zéro Carbone d’ici 2045.

« Atteindre un avenir neutre en carbone est un impératif ! Tout le monde doit s’engager… »

Compte tenu des importants enjeux environnementaux, quel regard portez-vous sur la transition énergétique ?

« Selon moi, la neutralité carbone est une nécessité et il est temps que chacun prenne conscience des changements climatiques. Mais le citoyen n’est pas le seul à pouvoir et à devoir agir, il ne peut faire cela seul, il faut un réel investissement du monde politique et industriel avec des mesures sensées, concrètes et surtout réalisables… »

Comment vous engagez-vous dans votre vie quotidienne ?

« D’abord, je suis satisfaite de pouvoir y contribuer à travers ma fonction, tous les gestes comptent. Chaque kilowattheure produit par l’une de nos éoliennes onshore permet, par exemple, d’économiser jusqu’à 400g d’émission de CO2. Jusqu’à présent, j’ai contribué à 6 projets sur deux ans, soit 11 éoliennes qui produisent de l’électricité (42,6 MW). Au niveau personnel, je suis attentive à la réduction de mon empreinte écologique. Avec mes amies, nous fabriquons nos (slow) cosmétiques nous-mêmes avec des ingrédients locaux et bios : shampoing, savon solide, baume à lèvre, etc. J’essaye également d’utiliser de plus en plus de produits ménagers “faits maison”. Côté consommation, j’essaye de la faire sous une forme plus écoresponsable : je prends des légumes frais du potager familial ou de saison, j’essaye de privilégier le local et bio, je tente d’éviter les trajets inutiles en voiture, le suremballage, les achats compulsifs, etc. De petits gestes à mon échelle, comme utiliser une gourde plutôt que des bouteilles en plastique, mais qui font sens et permettent de réduire notre empreinte sur la planète. »

Intéressé par le métier d’Elisabeth ? Explorez une éolienne au plus près, grâce à une visite virtuelle à l’intérieur d’une turbine !