Partager ou vendre votre surplus d’énergie ? C’est possible !

À Bruxelles, en Flandre et bientôt en Wallonie, vous pouvez donner ou vendre l’excédent d’énergie produit par vos panneaux solaires. Un surplus partagé avec votre famille, vos voisins ou votre quartier ! Cet échange peut prendre plusieurs formes…
Paul D.
12/04/2023 |

Vous avez eu la bonne idée d’installer des panneaux solaires, à la fois pour alimenter les appareils de votre maison en électricité et pour recharger votre voiture électrique. Bien entendu, il arrive que votre installation solaire produise plus d’énergie que nécessaire… Que faire de ce « trop plein » non consommé ? Vous pouvez évidemment le stocker dans une batterie domestique ou le vendre à votre fournisseur via un tarif d’injection (uniquement en Flandre et à Bruxelles). Mais il existe une autre option : partager ou vendre la part d’énergie produite, mais non consommée immédiatement.

Vous vous transformez alors en client « actif », qui échange son surplus d’électricité avec sa famille, ses voisins et même tout le quartier. Ce principe d’échange, aussi appelé energy sharing, est désormais possible en Belgique, dans toutes les régions, même si chacune a mis en place des modalités distinctes… Attention, en Wallonie, la mise en œuvre du cadre règlementaire est encore en cours. Cela veut dire qu’il faudra encore patienter (prévu pour mi-2023) pour pouvoir partager ou vendre votre énergie…

Au contraire, vous n’avez pas la possibilité d’installer des panneaux solaires, mais souhaitez profiter du surplus d’énergie renouvelable de votre voisin ou d’un proche ? Le partage d’énergie est aussi une bonne idée pour vous…

Vous échangez de l’énergie ? Quels avantages à la clé ?

Le premier atout est économique, puisque vous pouvez diminuer votre facture d’énergie en recevant un montant pour les kilowattheures échangés. Du côté de celui qui reçoit, il y a aussi un gain à la clé, puisque le prix de l’énergie reçue est souvent inférieur au prix du marché ! Intéressant, mais de combien est votre économie ? Cela va dépendre de votre lieu d’habitation, car chaque région a mis en place son propre système, avec des modalités distinctes...

L’autre avantage ? Il est à la fois environnemental et sociétal. En effet, en échangeant votre surplus d’énergie renouvelable, vous permettez à d’autres personnes d’avoir un accès à une énergie produite localement. Vous devenez, en quelque sorte, un « producteur d’électricité durable » pour votre entourage et faites un pas supplémentaire vers la transition énergétique  ! 

La dimension sociétale n’est pas non plus négligeable… Dans une époque marquée par de multiples enjeux, l’energy sharing est un vecteur de rapprochement au sein des familles et des quartiers, formant parfois de véritables communautés d’énergie, tout en constituant un accès à des moyens de production décentralisés.  

Comment fonctionne concrètement l’energy sharing ?

Cet échange d’énergie peut prendre plusieurs formes, en fonction du nombre de participants, des liens qui les unissent et des distances qui les séparent. Mais, dans toutes les configurations, les flux passent toujours par le réseau public existant. Vous n’échangez donc pas en direct avec votre voisin ou votre entourage ! 

En bref, on distingue 3 formes principales d’échange, que ce soit du partage ou de la vente : 

1. Entre particuliers

Pour cela, il vous suffit de vous mettre d’accord sur la base d’une convention et d’un prix, afin de permettre à une autre personne de consommer votre excédent d’électricité renouvelable. Pour les détails pratiques, cela dépend de votre région, puisque Flandre, Wallonie et Bruxelles disposent de « systèmes » distincts.

2. Dans un même bâtiment

Autre option possible ? Plusieurs habitants d’un même immeuble décident de se partager l’électricité renouvelable produite, par exemple, par des panneaux solaires que la copropriété a décidé d’installer sur le toit. Tout cela se fait via une clé de répartition et une convention… Pareil, les modalités dépendent de la région dans laquelle est situé l’immeuble.

3. Au sein d’une communauté d’énergie (renouvelable, citoyenne ou locale)

L’idée est la suivante : plusieurs clients actifs, proches les uns des autres, s’associent sur la base d’une convention et créent une personne morale. Celle-ci (doté d’une personnalité juridique) est alors chargée d’organiser le partage d’énergie… Mais la « communauté » peut aussi exercer d’autres activités, comme la production d’énergie ; la recharge de véhicules électriques via, par exemple, l’installation d’une borne de quartier ; ou encore l’offre de services énergétiques ou de flexibilité (diminuer les consommations en cas de risque de congestion du réseau). Encore une fois, chaque région a une approche distincte de la formule !

Vous voulez connaître les détails de ces formules, région par région ? Retrouvez toutes les informations dans notre article dédié à l’energy sharing.

De quoi avez-vous besoin pour commencer à échanger ?

Quelle que soit la forme d’échange, l’idée est évidemment d'augmenter l’autoconsommation, indépendamment des besoins que la production peut couvrir. Dans le cas d’une vente entre particuliers, il s’agit donc d’échanger un surplus ponctuel, alors que, pour une communauté ou une copropriété, les participants se répartissent la production.

Avec une condition sine qua non, tous les participants doivent systématiquement habiter dans une même région, mais ils ne doivent pas forcément être chez le même fournisseur d’énergie (même si être client ENGIE est un excellent choix). Autre obligation, chaque participant doit disposer de compteurs avec la fonction communicante activée, c’est-à-dire capables de transmettre les données de consommation. Cet équipement « intelligent » est ainsi en mesure de vérifier la correspondance entre la production et la consommation, quart d’heure par quart d’heure.

Notez également qu’avant de commencer à partager ou vendre votre énergie, il faut déclarer votre projet (gestionnaire de réseau, fournisseur d’énergie, régulateur régional).

En plus, chaque région dispose de conditions propres. Voilà pourquoi il est judicieux de bien se renseigner, en consultant notre site web, mais aussi d’autres ressources… Par exemple, les sites des gestionnaires de réseau :

  • Fluvius en Flandre ;
  • Sibelga à Bruxelles ;
  • Et principalement ORES ou RESA en Wallonie. 

Les régulateurs mettent également à disposition une série d’informations, notamment en Flandre avec la VREG et Brugel  à Bruxelles. En Wallonie, vous pouvez suivre la mise en œuvre des concepts d’energy sharing, via le site de la CWaPE.

Enfin, à Bruxelles, un facilitateur — EnergieCommune  — a été désigné pour aider les clients actifs dans leurs démarches. Pareil en Wallonie. Sachez aussi qu’il est possible de solliciter l’aide de sociétés spécialisées, comme WeSmart, en particulier pour la création et l’accompagnement de projets de communauté d’énergie.

Quel est le « coût » de l’échange d’énergie ?

Une fois l’échange activé, chaque participant reçoit deux factures pour ses consommations énergétiques : la première, envoyée par le responsable du partage ou de la vente, concerne uniquement l’énergie échangée ; la seconde, émise par le fournisseur d’énergie, reprend le complément d’énergie nécessaire à couvrir l’ensemble des besoins. Comme l’échange d’énergie passe systématiquement par le réseau public existant, cela entraîne des coûts, liés aux frais de transport et de distribution, ainsi que les taxes. En fonction de la région, ces coûts se retrouvent sur l’une ou l’autre facture.

Vous voulez en savoir plus sur le partage d’énergie  ? Rendez-vous sur notre site web pour un max d’informations !