Passage du gaz pauvre au gaz riche en Wallonie : que faire pour ses appareils ?

Entre 2018 et 2030, plus d’un million et demi de consommateurs belges ne seront plus alimentés en gaz pauvre issu des Pays-Bas. Ce dernier sera remplacé par du gaz riche d’autres régions du monde. Résumé, en 5 points, de ce qu’il faut savoir sur ce passage du gaz pauvre au gaz riche.
Paul D.
08/07/2019 |

La moitié de ces utilisateurs consomme du gaz pauvre aujourd’hui, importé du nord des Pays-Bas (Groningen – Slochteren). Les Pays-Bas arrêtent l’exportation du gaz pauvre d’ici 2030. Ce volume sera remplac par du gaz riche importé notamment de Norvège, du Royaume-Uni, du Qatar et de Russie. Autrement dit, les ménages et les entreprises belges qui consomment actuellement du gaz pauvre recevront à la place du gaz riche. Ce n’est pas une nouveauté dans notre pays puisqu’en 2017, la moitié des consommateurs belges de gaz utilisaient déjà du gaz riche. En 2024, tous les consommateurs Belges seront converti vers du gas riche.

La conversion au gaz riche concerne exclusivement le gaz naturel. Les appareils qui fonctionnent au gaz en bouteille (propane, butane) et les véhicules LPG et CNG ne sont donc pas influencés.

1. Les raisons de la conversion du gaz pauvre au gaz riche

Depuis 1966, la Belgique importe du gaz naturel des Pays-Bas. Le gisement de Groningen (Slochteren) offrait des réserves considérables en gaz dit « à faible pouvoir calorifique », ou « gaz pauvre ». L’approvisionnement depuis les Pays-Bas était une excellente option pour notre pays et présentait un avantage de stabilité économique.

À la fin des années 1970, en raison d’une forte hausse de la consommation, la Belgique a commencé à importer du gaz supplémentaire, notamment de Norvège, du Royaume-Uni, du Qatar et de Russie. Un gaz dit « riche », dont la composition est différente de celle du gaz des Pays-Bas et qui produit plus d’énergie pour un même volume. Depuis, certains ménages et entreprises belges sont alimentés en « gaz pauvre », d’autres en « gaz riche ».

La carte ci-contre indique les régions alimentées actuellement en gaz pauvre.

Mais voilà, en 2016, les Pays-Bas ont décidé de réduire progressivement l’extraction du gisement de Slochteren et, par conséquent, les exportations de leur gaz pauvre. D’ici 2030, elles seront même stoppées.

Les conséquences ? Pour assurer sa sécurité d’approvisionnement en gaz naturel, la Belgique va progressivement remplacer le gaz pauvre des Pays-Bas par du gaz riche en provenance d’autres régions du monde. Ce changement implique une adaptation du réseau de distribution qui se fera progressivement, commune par commune, dès cette année. Un peu plus d’un million et demi de consommateurs sont concernés. Vous recevrez une communication de votre gestionnaire de réseau et de votre fournisseur de gaz en temps voulu. À l’horizon 2030, tous les consommateurs belges pourront alors utiliser du gaz riche – en 2017 ils étaient déjà près de 50%.

2. Les appareils concernés par la conversion du gaz pauvre au gaz riche

Quels appareils sont alors concernés ? Ceux vendus avant 1978 sont rarement compatibles avec le gaz riche. Ils devront être remplacés. Les appareils plus récents devront, eux, éventuellement faire l’objet d’un réglage spécifique (voir point 3). Dans la maison, cela concerne plus particulièrement les appareils suivants :

Chez les particuliers

Dans la maison, les appareils qui fonctionnent au gaz naturel sont le plus souvent :

> les chaudières ;

> les petits et les grands chauffe-eau ;

> les cuisinières, fours au gaz et les taques de cuisson ;

> les poêles, les convecteurs et les cheminées décoratives.

Dans les entreprises

Ici, les appareils qui fonctionnent au gaz naturel sont généralement :

> les appareils de chauffage : chaudières, générateurs d’air chaud, aérothermes, tubes rayonnants sombres et lumineux, pompes à chaleur ;

> les appareils de cogénération pour la production de chaleur et d’électricité ;

> les appareils de production d’eau chaude ;

> les appareils de cuisson professionnels : tables de cuisson, friteuses, grills, woks, rôtissoires, etc. ;

> les appareils à laver (machines à laver) ou à sécher (sèche-linge) ;

> les applications thermiques industrielles.

3. Les appareils concernés doivent être vérifiés par un technicien agréé

Il est impératif de faire vérifier les appareils fonctionnant au gaz naturel afin d'être sûr qu'ils sont compatibles et fonctionneront correctement et en toute sécurité après la conversion du gaz pauvre au gaz riche.

Par qui ? Par un technicien agréé et habilité. Le site de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat reprend la liste des techniciens agréés en combustibles gazeux.

Quand ? Dès que votre gestionnaire de réseau de distribution et/ou votre fournisseur de gaz vous aura averti du futur approvisionnement en gaz riche.

Mais vous pouvez aussi anticiper cette procédure de contrôle de compatibilité et la coupler au contrôle périodique obligatoire de vos appareils de chauffage au gaz. Le technicien habilité vérifiera la compatibilité de vos appareils au gaz riche et procèdera à un éventuel réglage de ceux-ci. Il se peut qu’il soit amené à effectuer un premier réglage intermédiaire avant le réglage définitif. Demandez-lui un rapport de visite indiquant les appareils au gaz qui ont été vérifiés ainsi que les adaptations réalisées. Il est toujours utile de conserver une trace écrite.

Pour rappel, tout logement doit respecter des critères minimaux de sécurité et de salubrité des installations de gaz. Ces critères sont détaillés dans le Code wallon du logement et de l’habitat durable (décret du 3 juillet 2008, art. 1er, §2 - Art. 4bis) et concernent les risques d’incendie et d’intoxication par le monoxyde de carbone. Cela passe, entre autres, par l’installation de détecteurs d’incendie obligatoires. 5 vidéos répondent à 5 questions essentielles sur les détecteurs de fumée.

4. Les aides auxquelles vous pouvez prétendre

Comme nous vous l’avons précisé plus haut, les appareils d’avant 1978 devront être remplacés. Pour certains, comme les chaudières au gaz, vous pouvez bénéficier de primes. Plus d’infos à ce sujet sur les sites web de la Région wallonne, de la Région flamande et de la Région de Bruxelles-Capitale.

De plus, une nouvelle chaudière est vite rentabilisée et peut vous aider à diminuer votre consommation de gaz jusqu’à 25% ! Besoin d’aide pour remplacer votre chaudière ? Vous pouvez compter sur le service chauffage tout compris d’ENGIE Electrabel.

5. Locataires et propriétaires doivent s’informer mutuellement sur les obligations liées à la conversion

Il incombe au propriétaire de tout appareil fonctionnant au gaz de s’assurer de la compatibilité au gaz riche et du réglage éventuel de l’appareil.

Le propriétaire d’un logement/bâtiment donné en location supportera les coûts de la vérification et du réglage éventuel des appareils à gaz dont il est propriétaire (ex : la chaudière). Le locataire, quant à lui, devra payer les coûts liés à la vérification et au réglage éventuel des appareils à gaz dont il est lui-même le propriétaire (ex : cuisinière, taques de cuisson). En outre, il est tenu, le cas échéant, de donner accès à son logement/bâtiment au technicien habilité du propriétaire. Il se peut toutefois que le contrat de bail prévoie une clause mettant à charge du locataire les frais liés à la vérification et au réglage des appareils du propriétaire.

Il est recommandé aux locataires de prévenir leur propriétaire de la conversion, et de l’obligation de vérification et de réglage éventuel des appareils à gaz de son logement/bâtiment. En effet, c’est le locataire qui sera prévenu de la date de passage au gaz riche par le gestionnaire de réseau de distribution et/ou son fournisseur de gaz. C’est donc à lui d’en informer son propriétaire.

Plus d’infos : www.legazchange.be ou via le numéro gratuit 0800 120 33 ou l’adresse e-mail info.eco@economie.fgov.be