Panneaux solaires : 21 mots pour tout comprendre

Lorsqu’on envisage de placer des panneaux solaires, on se retrouve vite confronté à un vocabulaire pas toujours familier. On vous a compilé les principaux mots à connaître dans un petit glossaire.
Paul D.
01/12/2022 |

 « Pour vos panneaux solaires photovoltaïques mieux vaut peut-être opter pour des polycristallins au lieu des monocristallin si vous souhaitez produire 3,5 kWc et couvrir vos 4000 kWh. On dimensionnera votre onduleur en conséquence. Pas besoin d’un compteur triphasé, le biphasé fera l’affaire. Pour l’intégration des modules, je vous conseille plutôt une mixte. » 

Vous avez l’impression qu’on vous parle chinois ? C’est normal. Mais grâce à ce petit lexique, vous allez pouvoir garder la tête haute devant votre installateur et épater vos amis ingénieurs lors d’une prochain rencontre ;-)

Avant d’entamer notre glossaire, commençons par la base, qui a toute son importance…

Quelle est la différence entre panneaux solaires photovoltaïques et panneaux solaires thermique ?

Quand on parle de « panneaux solaires », on désigne souvent les panneaux placés sur le toit plat ou incliné pour produire de l’électricité. Mais si l’on veut être tout à fait correct, il faudrait plutôt utiliser le vocable complet « panneaux solaires photovoltaïques ». Car il existe un deuxième type de panneaux solaires : les panneaux solaires thermiques.

Alors que les premiers captent la lumière pour produire de l’électricité (la conversion se fait par l’intermédiaire d’un matériau semi-conducteur comme le silicium présent dans les cellules photovoltaïques qui composent le panneau), les seconds captent la chaleur pour chauffer l’eau sanitaire.

Précision : votre installateur pourra également utiliser le mot « module photovoltaïque » pour désigner un panneau solaire. Une installation solaire photovoltaïque ou thermique se compose donc de plusieurs modules.

Dictionnaire des panneaux solaires

1. Kilowattheure (kWh)

Le kWh exprime la quantité d’électricité produite par un appareil ou une installation électrique ainsi que la quantité d’énergie que vous consommez. 1 kWh est égal à l'énergie consommée par un appareil d'une puissance d'un kilowatt (1000 Watts) qui a fonctionné pendant une heure.

2. Kilowatt crête (kWc)

Le kWc est l’unité de puissance électrique des panneaux photovoltaïques. Si votre toit a une bonne inclinaison et une bonne orientation (30-36° sud), 1 kWc en Belgique correspond à une production électrique d’environ 900 kWh par an. Pour couvrir la consommation moyenne annuelle d’une famille (3500 kWh), il faudra donc une installation de 4 kWc. Vous entendrez aussi parler de kWp (de l’anglais : kilowatt-peak).

3. Kilowatt électrique (kWe)

Le kWe est l'unité de mesure dans laquelle on exprime la puissance électrique nette développable de l’installation photovoltaïque, c’est-à-dire la puissance électrique générée par l’installation avant transformation éventuelle du courant continu en courant alternatif vers le réseau (voir onduleur). Cette puissance électrique nette développable est obtenue en déduisant la puissance moyenne des équipements fonctionnels de l’installation de la puissance maximale réalisable.

4. Panneau photovoltaïque monocristallin

Ce sont les panneaux noirs. Leurs cristaux de silicium sont tous orientés dans la même direction. Leur rendement est plus grand lors d’un rayonnement direct.

5. Panneau photovoltaïque polycristallin

Ce sont les panneaux bleus. Ici, les cristaux ont une structure en éventail et orientés vers l’extérieur. Ils captent plus aisément la lumière indirecte.

6. Coefficient de température

Les panneaux photovoltaïques n’aiment pas les fortes chaleurs. D’ailleurs, quand la température augmente, les cellules photovoltaïques perdent du rendement. Le coefficient de température (en %/K) exprime cette perte de rendement (en %) pour une variation de température de 1 degré (en Kelvin).

7. Courant continu

ACDC, ça vous parle ? … Eh bien, il s’avère qu’ils étaient vraisemblablement des experts en électricité J. AC/DC signifie « alternating current/direct current » ou courant alternatif/courant continu.

Le courant continu circule dans un seul sens, du pôle positif vers le négatif. C’est le courant généré par vos panneaux solaires par effet photoélectrique (la production d’électrons suite à l’action de la lumière sur le panneau).

8. Courant alternatif

C’est le courant distribué par le réseau électrique. Le courant alternatif circule dans les deux sens, du positif vers le négatif et vice versa. En Europe, ces oscillations ont lieu 50 fois en 1 seconde (soit une intensité de 50 Hertz) Le courant continu de vos panneaux photovoltaïques devra donc être converti en courant alternatif pour être utilisé. C’est le rôle de l’onduleur…

9. Onduleur

C’est « la » pièce maîtresse de votre installation photovoltaïque. C’est lui qui transforme le courant continu des panneaux en courant alternatif compatible avec le réseau (230 volts). On peut parfois y lire les données utiles de production d’énergie. La puissance de l’onduleur sera, idéalement, adaptée au nombre de modules de l’installation. S’il est trop ou pas assez puissant, votre rendement en pâtira.

10. Panneaux solaires en série ou en parallèle ?

Le branchement de panneaux solaires en série permet d’additionner les tensions. Cela signifie aussi que chaque panneau est câblé au suivant et qu’ils ont donc une influence les uns sur les autres. Conséquence, si un panneau est à l’ombre, c’est toute la chaîne qui est affectée. Et donc votre production qui diminue.

Si on branche les panneaux en parallèle, on additionne dans ce cas les intensités. Chaque panneau est relié à un fil centralisé, et non plus les uns aux autres. Si un panneau produit moins ou rencontre un problème, cela n’affectera pas la production des autres. Cela ne signifie pas pour autant que ce soit toujours la meilleure solution. Tout dépendra aussi de votre onduleur.

11. Compteur biphasé /compteur triphasé

La principale différence entre le monophasé et le triphasé est la puissance. Les deux types de compteur peuvent être utilisés avec des panneaux photovoltaïques. Avec un compteur monophasé, la production d’électricité est limitée à 5 kW. Avec un compteur triphasé, vous montez à 10 kW. Le courant délivré par un dispositif triphasé est donc plus puissant. Il permet de répondre à des consommations électriques élevées ou si vous avez des appareils électriques énergivores comme une pompe à chaleur, par exemple. Mais la plupart des logements disposent d’un compteur monophasé.

12. Compteur bidirectionnel

C’est le compteur digital en cours de déploiement dans les différentes régions du pays. Ce compteur intelligent mesure séparément l’injection et le prélèvement d’électricité sur le réseau.

 

13. Compteur qui tourne à l’envers

C’est ce qu’on appelle aussi le « mécanisme de compensation ». Lorsque vous injectez de l’énergie sur le réseau grâce à vos panneaux photovoltaïques, votre index baisse. Alors qu’il augmente quand vous prélevez de l’électricité du réseau. Si vous produisez autant d’énergie que vous en consommez, votre consommation sur votre facture annuelle d’électricité sera donc de 0 kWh.

Attention, le principe du compteur qui tourne à l’envers n’existe plus en Flandre ni à Bruxelles ni en Wallonie (pour les panneaux solaires installés et certifiés après le 1er janvier 2024).

14. Compteur vert

Il permet de déterminer le nombre de certificats verts que vous allez recevoir. A Bruxelles, toutes les installations en sont équipées. En Wallonie et en Flandre, seules les anciennes installations en disposent puisque depuis quelques années, les certificats verts ne sont plus octroyés.

15. Certificats verts

Ce sont des aides régionales au photovoltaïque. Les certificats verts sont immatériels et ne prennent une valeur financière que lorsqu’ils sont vendus. La Flandre et la Wallonie les ont abandonnés depuis 2014 pour les nouvelles installations résidentielles. A Bruxelles, les certificats verts existent toujours.

Lisez aussi notre article Certificats verts : 5 questions pour tout savoir.

16. Intégration

Cette opération consiste à remplacer les éléments de couverture de la toiture par le système photovoltaïque. L’intégration devra assurer aussi l'étanchéité du toit.

17. Autoconsommation

L’autoconsommation consiste à consommer soi-même l’électricité produite sur son toit au moment où elle est produite. On l’estime, en moyenne, à 30%. Le surplus est injecté sur le réseau. Mais il est possible d’augmenter son autoconsommation de 5 manières, notamment en installant une batterie domestique !

18. Prosumer

Toute personne qui produit sa propre énergie. Que ce soit avec des panneaux solaires, une éolienne, un système de cogénération, etc ...

19. Tarif prosumer

Il s’agit d’un tarif pour l’utilisation du réseau de distribution appliqué aux prosumers, pour autant que leur compteur « tourne encore à l’envers ». En Wallonie, le tarif prosumer a été introduit le 1er octobre 2020 mais n’est plus subsidié. De plus, il disparait aussi pour les panneaux solaires installés et certifiés après janvier 2024, puisque c’est le système de « valorisation » de l’injection qui est appliqué. Le tarif Prosumer n'existe pas à Bruxelles. Et en Flandre, le tarif prosumer existe toujours pour les installations plus anciennes avec compteur qui tourne à l’envers, mais il a disparu depuis 2021.

20. Tarif d'injection

Applicable en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie (pour les installations post-2024), il s'agit du tarif dont vous bénéficiez pour l'électricité que vous réinjectez sur le réseau. En effet, vous pouvez vendre votre production électrique non autoconsommée, c’est-à-dire celle produite par vos panneaux solaires que vous ne consommez pas immédiatement. Découvrez comment fonctionne le tarif d’injection sur cette page

21. Normes CEI (IEC en anglais)

Elles ont été mises en place par la Commission Électrotechnique Internationale. Trois normes sont gages de qualité et de fiabilité pour les panneaux solaires : CEI 61215, CEI 61646 et CEI 61730.

Vous voilà paré pour discuter panneaux photovoltaïques en toute connaissance de cause !