Votre « échelle énergétique » pour réduire votre consommation d’énergie à la maison
Avec les prix élevés de l’énergie, vous êtes légitimement inquiet et vous vous demandez peut-être comment agir pour diminuer votre consommation, sans sacrifier votre confort… En tous cas, le constat est clair : il est plus que jamais capital de consommer moins d’énergie dans votre maison. Une façon aussi de contribuer à la transition énergétique. Mais comment s’y pendre concrètement ? Par où commencer, en fonction de vos moyens et de vos possibilités actuelles ? Autant de questions auxquelles peut répondre l’échelle énergétique. Un outil extrêmement utile pour vous guider pas à pas dans vos intentions, puisqu’il détermine un ordre logique à suivre pour prendre en main votre consommation d’énergie. Prêt à découvrir l’échelle énergétique ? Paul De Vylder, expert énergie chez ENGIE, est votre guide !
Comment fonctionne l’échelle énergétique ?
« Avec la hausse des prix de l’électricité et du gaz, beaucoup de familles se demandent comment réduire leur usage d’énergie », explique Paul. « Tout le monde veut avoir les meilleurs conseils possibles et connaître les solutions les plus avantageuses, mais aussi savoir par où débuter un projet de rénovation. » Face à cette situation et ces questions, Paul a donc eu l’idée de concevoir et proposer « l’échelle énergétique ». Un outil simple, mais efficace, qui décrit le chemin logique à suivre pour réduire la consommation d’énergie de votre maison. Vous commencez en bas de l’échelle, puis vous gravissez les échelons, étape par étape. Tout en haut ? Vous atteignez votre objectif : diminuer votre usage énergétique
Niveau 1 : modifier vos habitudes
L’énergie la moins chère est celle que vous n’utilisez pas ! C’est une règle d’or pour réduire votre consommation… Raison pour laquelle, des gestes du quotidien, simples et efficaces, suffisent parfois à faire de belles économies d’énergie. Voici les conseils de Paul. « Il y a beaucoup de petites choses, parfois évidentes, qui font immédiatement la différence », explique l’expert. « Par exemple, ne pas laisser la lumière allumée dans une pièce vide ou éteindre la télévision quand personne ne la regarde. Il est également indispensable de faire la chasse à la consommation en veille. En effet, un tas d’appareils et de chargeurs ne sont jamais vraiment éteints et continuent de consommer “en cachette”. L’astuce ? Utiliser une multiprise avec un bouton marche-arrêt, afin de pouvoir tout éteindre en même temps. » Une fois que vous avez commencé à changer certaines habitudes, ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Il existe une série d’autres conseils et astuces pour consommer moins de chauffage ou moins d’électricité, avec des économies quasi immédiates.
Niveau 2 : isoler votre maison comme un pro
Après avoir franchi la première marche de l’échelle énergétique, place à l’isolation de votre logement. « Près de la moitié de votre budget énergétique est consacrée au chauffage et à l’eau chaude », détaille Paul. « Malheureusement, une partie de cette énergie peut être gaspillée, lorsque votre toit ou vos fenêtres ne sont pas correctement isolés. » La solution ? Éviter les déperditions de chaleur et mieux isoler toutes les parois de votre maison en contact avec l’extérieur, que ce soit, votre sol, la toiture ou vos baies vitrées, mais aussi la cave ou les combles.
« Pour les fenêtres, il faut bien analyser chaque situation », introduit Paul. « Si vous avez du simple vitrage, alors cela vaut vraiment le coup d’opter pour un nouveau vitrage haute performance thermique. Par contre, si vous avez déjà actuellement du double vitrage, cela n’a de sens que si vous devez également changer vos châssis. »
Mais isoler n’est pas toujours une mince affaire et ce n’est pas toujours possible. « L’isolation, ce n’est pas blanc ou noir. Bien entendu, c’est utile et cela permet d’améliorer la performance énergétique des maisons, mais tout le monde ne peut pas le faire. Il existe d’autres solutions, à commencer par adopter un système de chauffage plus efficace. » Direction le niveau suivant de l’échelle énergétique…
Niveau 3 : évaluer l’état de votre chaudière
Ce nouvel échelon de l’échelle énergétique pose une question clé : votre chaudière est-elle encore d’actualité ou faut-il la changer ? Une question souvent ignorée… jusqu’au jour où elle rend l’âme ! Si votre chaudière a déjà 15 ans, voire plus, Paul est formel, il ne faut pas hésiter à la remplacer. « Quand vous remplacez votre vieille chaudière par un nouveau modèle performant, cela signifie une économie immédiate de 30 % sur vos dépenses de chauffage . Ce n’est vraiment pas négligeable ! Et pour cause, les chaudières modernes sont beaucoup plus efficaces. Résultat, même si votre maison est insuffisamment isolée, vous aurez besoin de moins d’énergie pour la chauffer avec un appareil récent. »
Reste à savoir quel modèle choisir. La chaudière à condensation au gaz reste certainement la meilleure option dans le contexte actuel . Un choix judicieux, durable et économique, en particulier par rapport au mazout ou à un appareil vétuste. De plus, cela reste un investissement mesuré et votre installation est amortie en une dizaine d’années. Ce n’est pas un hasard si les systèmes au gaz séduisent quasi la moitié des Belges… Si vous habitez dans une nouvelle construction ou si votre maison est isolée selon de hauts standards, alors la pompe à chaleur peut être une bonne alternative.
Dans tous les cas, même si votre chaudière actuelle fonctionne encore bien, n’oubliez pas de faire l’entretien en temps en heures. Une maintenance régulière vous permet d’économiser jusqu’à 10 % sur votre consommation.
Niveau 4 : opter pour un éclairage et des électros efficaces
C’est le moment de passer à l’étape suivante de l’échelle énergétique… Pour l’éclairage de votre maison, la formule magique passe par un maximum de lumière naturelle et des ampoules LED , bien plus économes en énergie. « Vous n’imaginez pas le nombre de maisons encore équipées de spots halogènes », déclare Paul. « Tout le monde ne se rend pas compte des conséquences… Mais si vous avez un spot de 50 watts allumé pendant une dizaine d’heures, vous aurez utilisé un demi-kilowattheure ! C’est énorme, comparé aux performances d’une lampe LED , qui émet la même quantité de lumière, mais qui consomme 90 % d’électricité en moins. »
Du côté des électros, un maximum d’économies peut aussi être réalisé. Des appareils comme une machine à laver, un sèche-linge, un réfrigérateur ou un congélateur sont de gros consommateurs électriques. Heureusement, les fabricants proposent des modèles de plus en plus performants et donc moins énergivores. Par exemple, un vieux frigo combi C affiche une consommation annuelle moyenne de 500 kWh, alors qu’un combi A ne dépasse pas les 190 kWh. Voilà pourquoi vous devez être très attentif, lorsque vous remplacez un ancien électro… C’est le moment idéal pour choisir un modèle très économe, même s’il peut être un peu plus cher. Grâce au label énergétique, vous pouvez voir facilement les électros moins énergivores.
« Par contre, si vos appareils fonctionnent encore parfaitement, cela n’a pas de sens de les remplacer par une alternative plus économe », complète Paul. Si c’est le cas, profitez-en pour apprendre à les utiliser de manière plus efficace , afin de réduire votre consommation, qu’il s’agisse de votre frigo , votre lave-linge ou votre lave-vaisselle.
Niveau 5 : installer des panneaux solaires sur votre toit
Vous voilà sur la dernière marche de l’échelle : celle-ci vous invite à miser sur les avantages des panneaux photovoltaïques . Une façon rentable d’être moins dépendant du réseau, puisque vous produisez votre propre énergie, grâce aux rayons du soleil. « Le coût des panneaux solaires est devenu vraiment très abordable, donc c’est vraiment un investissement rentable . En moyenne, vous récupérez votre mise en cinq ans », affirme Paul. « Mais il faut évidemment faire les choses dans un ordre logique, comme le recommande l’échelle énergétique. Cela n’a pas de sens de mettre des panneaux solaires sur un toit non isolé ou qui sera rénové dans les prochaines années ! Il faut également bien réfléchir au nombre de panneaux à installer… En effet, si vous comptez acquérir une pompe à chaleur ou charger votre voiture électrique à la maison , cela aura une influence sur votre consommation. Mieux vaut donc en tenir compte dans vos calculs. »
Pour une installation solaire encore plus intéressante, la batterie domestique est un excellent choix . En effet, cet appareil, qui permet de stocker une partie de l’énergie produite par vos panneaux photovoltaïques, vous permet d’augmenter votre autoconsommation . Vous devenez encore plus « indépendant » vis-à-vis du réseau et votre facture d’énergie baisse encore davantage !
Niveau bonus : demander du soutien
Un dernier conseil : il existe un grand nombre d’aides, de primes et de subsides pour vous aider tout au long de votre parcours sur l’échelle énergétique. En Flandre, par exemple, les nouveaux propriétaires peuvent obtenir un prêt sans intérêt pour rendre leur maison plus efficace énergétiquement . Sans oublier, une prime à l’isolation ou un « bonus » à la rénovation , que ce soit pour refaire votre toiture, vos châssis ou entreprendre des travaux sur l’enveloppe du bâtiment ou des installations techniques (électricité, plomberie et chauffage). Côté solaire, vous pouvez bénéficier d’un coup de pouce pour vos panneaux photovoltaïques. Enfin, les Régions proposent également des primes pour remplacer ou installer une chaudière ou d’autres équipements de chauffage.