6 idées reçues sur les panneaux solaires : prix, rentabilité, toit
1. Avec le compteur digital, si l’électricité n’est pas utilisée au moment où elle est produite, elle est perdue
Ce n’est pas tout à fait vrai.
En Wallonie
En Wallonie, l’électricité produite par vos panneaux mais que vous n’utilisez pas immédiatement est injectée dans le réseau, et votre compteur tourne à l’envers. En d’autres termes, vos index diminuent et c'est comme si vous aviez une consommation négative. Cela vous permet donc de réaliser des économies sur votre facture d’énergie. Cependant, vous devez payer un tarif prosumer, sauf si vous avez déjà un compteur digital (voir le point sur Bruxelles ci-dessous).
Par ailleurs, les frais de réseau sont limités au maximum du tarif prosumer, vous ne paierez donc pas plus cher avec un compteur digital. Vous pourriez même faire des économies.
Le tarif prosumer wallon est d’application depuis le 1er octobre 2020 mais le gouvernement wallon a décidé de le financer à 100% durant 2 ans (2020 et 2021) puis à 54,27% (en 2022 et 2023).
L’objectif est d’atteindre 80% d’équipement des compteurs digitaux d’ici 2029 en Wallonie. Les propriétaires de panneaux solaires peuvent néanmoins déjà faire installer gratuitement leur compteur double flux/bidirectionnel intelligent par leur gestionnaire de réseau. Les frais seront couverts par la Région wallonne.
À Bruxelles
À Bruxelles, ce que vous injectez sur le réseau n’est pas valorisé au même prix que ce que vous prélevez depuis l’introduction du système d'injection fin 2021. Il est donc financièrement intéressant d’autoconsommer un maximum. En effet, vous payez vos frais de réseaux sur base de votre consommation réelle. Ces frais ne sont donc plus compensés par votre injection. Mais vous recevez encore des certificats verts à Bruxelles pendant 10 ans.
En Flandre
En Flandre, si vous possédez un compteur digital, vous basculez dans le système avec tarif d’injection. Toutes les nouvelles installations en sont d’office équipées. Ce tarif d’injection permet de ne plus payer le tarif prosumer et de recevoir une compensation pour l’électricité produite par vos panneaux solaires que vous injectez sur le réseau. Cependant, l’injection n’est pas valorisée au même prix que l’électricité que vous prélevez du réseau. En effet, le prix auquel votre kWh d’électricité injecté sera racheté, ne comprendra pas les coûts de distribution, de transport et les taxes. Ceci est vrai quel que soit votre fournisseur d'électricité.
Vous avez des panneaux solaires mais pas encore de compteur digital ? Sachez que les compteurs digitaux seront déployés entre avril 2021 et fin 2029 en Flandre, même si vous pouvez le garder jusqu'en 2025 si vous possédez des panneaux solaires. En attendant que Fluvius place le vôtre, vous continuez à bénéficier du système avec compteur qui tourne à l’envers avec tarif prosumer. Une fois votre compteur installé, vous basculerez directement vers le système avec tarif d’injection. Pour connaître la date du placement de votre compteur digital, rendez-vous sur le site de Fluvius.
Nous avons aussi calculé l’impact du tarif d’injection pour 6 familles types.
Mieux vaut recourir à une batterie alors ?
Il est en effet possible de stocker chez soi l’excédent d’électricité produite par ses panneaux grâce à une batterie domestique. Ce système vous permettra d’être moins dépendant du réseau, environ 60 à 80% d'autoconsommation, contre 30% sans batterie.
Pour l’instant, il n’est pas encore rentable de placer une batterie en Wallonie (le réseau fait office de batterie grâce au système avec compteur qui tourne à l’envers). En Flandre par contre, installer une batterie est désormais rentable, notamment grâce au système de valorisation avec le tarif d'injection. Cela est également rentable à Bruxelles, compte tenu du tarif d'injection.
2. Les panneaux solaires, ça ne rapporte plus rien !
De plus, « le gain sur la facture d’électricité est de 500 à 800 euros selon la Région dès la première année pour une installation photovoltaïque de taille moyenne de 14 panneaux, et ce en tenant compte du tarif prosumer en Wallonie, du nouveau tarif d’injection en Flandre et des certificats verts à Bruxelles, a calculé Paul, l’expert énergie chez ENGIE. Pour les installations plus grandes, le montant est encore plus élevé. Et comme les panneaux solaires ont une durée de vie comprise entre 25 et 30 ans, le bénéfice est total durant près de 20 ans, une fois l’installation amortie ! » Et ce, grâce, entre autres à la chute du prix des panneaux solaires. En 2008, une installation coûtait entre 20 000€ et 30 000€. Aujourd’hui, les prix oscillent entre 7600€ et 9000€.
3. Pour avoir des panneaux solaires, il faut un compte d’épargne bien garni
Nous avons analysé ici 5 questions d’argent liées aux panneaux photovoltaïques. Il existe aussi plusieurs manières de payer ses panneaux solaires. ENGIE propose en outre le paiement échelonné de votre future installation photovoltaïque, en fonction de votre budget disponible.
4. Si mon toit n’est pas orienté au sud, ça ne sert à rien
Détrompez-vous ! C’est vrai que le rendement de production optimal (100 %) est offert par un toit exposé au sud et incliné à 30°. Mais si votre toit est orienté au sud-est ou sud-ouest, la perte de rendement est faible (4 ou 5 %). Elle est un peu plus importante pour des toits orientés à l’est ou à l’ouest (10-15 %), mais la rentabilité est toujours au rendez-vous.
Seule une orientation plein nord et un toit fortement ombragé sont déconseillés pour placer des panneaux photovoltaïques. On vous dit tout ici sur l’inclinaison idéale du toit pour les panneaux solaires.
Consultez aussi notre check-list pour savoir si votre toit permet l’installation de panneaux solaires.
5. En hiver, les panneaux solaires ne produisent pas
Les panneaux photovoltaïques n’ont pas besoin de chaleur pour produire de l’électricité. Juste de la lumière ! Et nous bénéficions en moyenne de 1500 heures d’ensoleillement par an. Bien assez pour faire fonctionner nos panneaux tant en été qu’en hiver même si, c’est vrai, le rendement sera plus grand l’été que l’hiver parce que les journées sont plus longues. En moyenne, 2/3 de la production a lieu d’avril en septembre, un tiers d’octobre à mars.
6. En cas d’orage, les panneaux solaires, c’est dangereux !
Pas plus que votre toit ! Les panneaux solaires n’attirent pas la foudre. Tout simplement parce qu’ils sont plats. Le seul risque que vous encourez est une surtension si la foudre venait à tomber à proximité de votre habitation. Mais l’onduleur pourra y faire face. De plus, les panneaux solaires bénéficient toujours d’une liaison à la terre. Si malgré tout vous voulez être complètement rassuré, vous pouvez toujours faire installer des parafoudres dans votre tableau électrique.
Quant à la grêle, elle n’endommagera pas non plus l’installation. Les panneaux solaires sont fabriqués en verre trempé d’environ 4 mm d’épaisseur, de quoi résister à des grêlons de 25 mm tombant à la vitesse de 90 km/h ! Enfin, sachez que la police d’assurance habitation couvre généralement les panneaux solaires contre les tempêtes.